Directeur régional aux Antilles-Guyane du Groupe AG2R LA MONDIALE, Joël Destom est un homme occupé mais passionné par ses activités multiples qui balaient tous les champs de la protection sociale et lui offrent l’occasion de rencontrer chaque jour de nouvelles personnes. Friand de contact et d’échanges, il nous dévoile en détail les enjeux et la complexité de son secteur

 

Quel est votre moteur pour aller au travail chaque matin ?

J’exerce un métier qui a beaucoup de sens car l’objectif associé à toutes nos activités est d’assurer la protection des personnes. Je m’amuse en pensant que mon slogan publicitaire pourrait être « Protecting people », clin d’œil à un autre secteur d’activité.

Je trouve passionnant de construire des solutions après avoir écouté et partagé les préoccupations des personnes (physiques et morales) sur des sujets qui animent en permanence le quotidien, à savoir la retraite, la prévoyance, la santé ou encore l’épargne. Nous devons gagner la confiance par des réponses de qualité et l’instauration d’une relation durable. Les métiers de l’assurance font rarement rêver : ce n’est pas un projet d’enfance comme devenir astronaute ou pompier… je m’y suis intéressé durant mes études, lorsque j’assurais la commercialisation de la couverture frais de santé destinée aux étudiants. J’ai alors cherché à identifier les opportunités offertes par ce secteur d’activité.

 

Vous y avez consacré toute votre carrière jusqu’à présent ?

Tout à fait. Ma formation et mes expériences professionnelles m’ont conduit à occuper le poste de directeur de la Caisse Guadeloupéenne de Retraites par Répartition et de la Mutuelle Interprofessionnelle Antilles Guyane depuis octobre 2009. Ces deux entités ont démarré leurs activités en juillet 1974 et en janvier 1990 avec l’appui technique du Groupe AG2R LA MONDIALE. En janvier 2012, le Groupe AG2R LA MONDIALE a fait le choix de me confier la direction régionale de ses activités dans les départements français d’Amérique. Les objectifs sont de renforcer la dynamique managériale, de partager les savoir faire et les bonnes pratiques, de favoriser une saine émulation.

 

Quelle est la philosophie de votre activité ?

Elle se résume en quelque sorte dans le slogan du Groupe AG2R LA MONDIALE : le contraire de seul au monde. Le Groupe couvre tous les besoins de protection des personnes et de leur famille, tout au long de leur vie, quels que soient leur âge, leur statut social et leur secteur professionnel. Les valeurs et principes d’actions sont la solidarité, la responsabilité et la proximité. La philosophie développée est d’assurer la protection sociale individuelle de la naissance à la fin de vie et la protection sociale collective de la création à la maturité de l’entreprise.

 

Quelles sont les préoccupations des antillo-guyanais en matière d’assurance selon vous ?

Aujourd’hui, et de plus en plus, les gens se soucient de la préparation de leurs revenus futurs. Je pense que la Retraite est la préoccupation numéro 1. Viennent ensuite les questions de couverture santé, de prévoyance puis d’épargne. Beaucoup ont pris conscience de la limite d’engagement des politiques publiques. L’actualité sur la complémentaire santé l’illustre parfaitement.

 

Les risques sont-ils si considérables ?

L’hospitalisation, les frais d’optique, les soins dentaires… sont des risques pouvant coûter très cher au citoyen sans couverture complémentaire. Bien entendu, les besoins ne sont pas les mêmes en fonction de l’âge ou de la situation familiale. À l’exception de jeunes trentenaires actifs qui n’en saisiraient pas l’usage immédiat, je pense qu’aucune famille antillo-guyanaise n’imagine plus vivre sans couverture santé.

 

Comment expliquez-vous la demande forte en couverture décès ?

Il y a un phénomène culturel que l’on ne peut oblitérer. Par ailleurs, les parents veulent avoir la garantie que leurs enfants n’auront pas à assumer de charges qui les mettraient en difficulté. Ils souhaitent également s’assurer que les enfants pourront poursuivre leurs études et que leur conjoint aura de quoi subvenir au quotidien. Il faut peut être considérer cette garantie comme une préoccupation ancrée dans notre inconscient collectif qui prouve un certain attachement aux proches.

 

Qu’est-ce qui pousse d’après vous les personnes à se protéger ainsi financièrement ?

Il existe probablement une sorte de prise de conscience qui dépasse largement le périmètre de nos territoires. Elle amène les gens à être plus soucieux qu’auparavant. Il y a désormais un partage de l’information sur des sujets d’actualités récurrents : le coût de la protection sociale française est sans cesse rappelé, le désengagement de l’État est souvent commenté… Je pense que beaucoup considèrent désormais que la protection sociale est un sujet à ne pas négliger.

 

de gauche à droite José Dintimille, Yvon Breton, Joël Destom, Claude Bonet.

La retraite est-elle source d’angoisse parmi les actifs d’aujourd’hui ?

Certains ont de vraies craintes sur le bénéfice d’une retraite future, qu’elle soit confortable ou simplement acceptable. Les préoccupations nationales sur les régimes de retraite sont au cœur de nombreuses discussions. Souvenons-nous que la retraite est un concept assez récent. Ce n’est qu’en 1945 qu’est légitimée l’idée d’un repos « à vie » financé par la collectivité. À l’époque, l’espérance de vie n’était pas la même qu’aujourd’hui. Avec l’allongement de la durée de vie, on travaille environ entre ses 25 et 65 ans, et l’on vit jusqu’à  85, 90 ans voire plus. Cela représente un tiers de la vie passé à « ne pas travailler. » Les gens mesurent très bien la difficulté associée à cette situation. On a certainement intérêt à préparer quelque chose.

 

Quel est votre sentiment sur la polémique récurrente autour de la réforme du régime de retraite ?

Nous ne nous inscrivons pas dans la polémique. Dans tous les cas, notre métier consiste à trouver des solutions pour nos concitoyens, en fonction des décisions prises par les pouvoirs publics.