La “Royal Institution of Chartered Surveyors” (RCIS) est une organisation professionnelle indépendante fondée en Grande-Bretagne en 1868. Implantée en France en 1993, à Paris, elle a pour objectif de réguler la profession immobilière à travers la mise en place de normes déontologiques et de standards. Elle se veut, par le statut apporté à ses membres, synonyme d’éthique et de valeurs professionnelles. Ses credos ? Réglementer et promouvoir la profession, maintenir d’excellents niveaux de formation et de professionnalisme, protéger les clients et les consommateurs grâce à un code de déontologie strict, fournir des conseils, une analyse et une assistance impartiaux. Entretien avec Emmanuel VERSINI, expert immobilier, et MRICS.

 

On entend de plus en plus parler de la RICS, en France et plus généralement dans le monde. 

Que représente aujourd’hui la RICS ?

Emmanuel Versini : La RICS en France représente un millier de membres qualifiés dans les métiers de l’immobilier, de l’urbanisme et de la construction, environ 500 candidats se préparant à l’obtention de la qualification de “Chartered Surveyor” et quelques 1500 étudiants issus des formations accréditées.

Au niveau international, l’organisation compte environ 100 000 membres et se répartit sur l’ensemble des grandes zones géographiques, avec des sièges régionaux tels Londres, Bruxelles, Sydney, Hong Kong, Dubaï, Delhi… et de nombreuses représentations par pays, telles Paris, Shangaï, Edimbourg ou plus proche de nous, pour la Caraïbe, Barbade, Trinidad et Tobago ou les îles Caïmans…

Comment se traduit concrètement le travail de cette organisation internationale ?

La RICS vient récemment de signer un accord avec le Pacte Mondial des Nations Unies (Global Compact) afin de développer un guide des bonnes pratiques dans les secteurs du foncier, de l’immobilier et de la construction, avec constitution d’un groupe de pilotage au niveau mondial.

Elle a, par ailleurs, édicté, à la suite de nombreuses et longues consultations à travers le monde, cinq normes internationales professionnelles et déontologiques, basées sur l’intégrité, le respect d’autrui, la responsabilité des acteurs, la confiance dans la profession et la qualité du service.

La RICS a édicté plusieurs “livres” concentrant les normes professionnelles, tels les Red Book, Blue Book et Black Book. Localement, elle est à l’initiative de multiples rencontres entre professionnels, chercheurs… RICS France achève, par exemple, le premier semestre 2014 avec déjà une quarantaine d’événements réalisés, dont des formations pour les utilisateurs, sur l’urbanisme à Londres, quatre ateliers de renouvellement urbain, deux conférences-débats sur l’anticipation en immobilier commercial, le bail commercial à l’épreuve de la crise avec l’ESSEC, une conférence sur la Fiducie, une conférence-débat en faveur de l’utilisateur d’immobilier d’entreprise avec IPD, sur la loi Alur, les EHPAD, l’assurance construction et des visites de sites.

En Guadeloupe ou en Martinique, par exemple, combien de membres compte la RICS ?

Pour l’instant, Il n’y a que trois MRICS (Member of RICS) en Guadeloupe et un en Martinique. Il n’y en a pas encore en Guyane.

Alors justement, comment devient-on MRICS ?

Il y a quatre voies d’accès possibles (diplômé, adaptation, professionnel expérimenté et académique), en fonction du diplôme ou de l’expérience professionnelle acquise.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de la RICS (www.rics.org ou appeler le bureau à Paris 01 42 93 55 10)

Puis il faut choisir la filière dans laquelle passer sa qualification (urbanisme, immobilier d’entreprise ou résidentiel, construction, expertise, conseil, minéraux et déchets, environnement…).

Neuf formations permettent d’accéder à la qualification MRICS (le diplôme de l’ICH (Institut des Études Économiques et Juridiques Appliquées à la Construction et à l’Habitation), quelles que soient la section et la région, le DES Immobilier d’Entreprise de l’Université de Paris I
Panthéon Sorbonne ; le Master de Management Immobilier de l’ESSEC ;
le Master de l’IMPI – Bordeaux École de Management ; le Master 246 de l’Université de Paris-Dauphine ; le Master MUES (Management Urbain, Environnement et Services) de l’ESSEC ;
le diplôme de l’ESSEC MBA – filière Chaire de l’Immobilier et Développement
Durable ; l’ESTP formation ingénieur ;
le Master MOGI de l’ESTP.) Aux Antilles, la voie idéale est l’Institut de la Construction et de l’Habitat (ICH tel Guadeloupe : 0590210646 / ICH Martinique 0596611026)

Comment se fait, en Guadeloupe, ce travail de sensibilisation des professionnels ? 

Pour l’instant, nous travaillons à sensibiliser les étudiants de l’ICH et les convaincre de passer leur qualification. Il y a des craintes de leur part de ne pas être au niveau attendu par la RICS que nous nous efforçons de corriger !

Nos contenus de cours sont les mêmes qu’en métropole et nous avons ici des étudiants d’un très bon niveau, que nous suivons sur plusieurs années et qui vont être de bons professionnels.

Nous invitons, par ailleurs, tous les professionnels intéressés à se rapprocher soit des MRICS en Guadeloupe et Martinique, soit du bureau parisien dont nous avons donné les coordonnées.