Du 13 au 21 mars, le Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe célèbre, cette année, encore le cinéma caribéen dans sa diversité. Au programme : projections dans toute la Guadeloupe, mais aussi cinéma international et rencontres avec les réalisateurs. Car telle est la mission du festival : promouvoir l’ouverture sur le monde et sur les valeurs universelles que porte le cinéma. Rencontre avec Priscilla Delannay, déléguée générale du festival.

Quelle dynamique, depuis 20 ans, porte le FEMI ?

Priscilla Delannay : Faire découvrir le cinéma d’auteur et le cinéma caribéen, c’est l’ADN du festival. Un cinéma qui nous ressemble, dont la qualité et le nombre de films augmentent chaque année. Pour cette édition, l’identité du FEMI demeure : est programmée pendant la semaine une large sélection de films (courts-métrages, documentaires et longs-métrages), produits dans toute la Caraïbe, issue d’une compétition lancée en août. Le FEMI, espace d’exposition et de promotion du cinéma, est au service de ces productions.

Sa mission : proposer le cinéma d’auteur au plus grand nombre. D’où notre sélection “Fenêtre sur l’international”, qui retient des films primés dans les grands festivals – Cannes, Berlin… – ou qui sortent du lot. Dans ce tour du monde, nous faisons cette année une escale particulière au Chili, l’un des pays les plus dynamiques d’Amérique latine en matière de cinéma.

Les jeunes talents sont à l’honneur à travers cette compétition, qui permet de connaître les derniers travaux de certains, et de découvrir de nouveaux réalisateurs. C’est donc l’actualité de la production cinématographique caribéenne, de Trinidad, Jamaïque, Haïti, Saint-Domingue, Porto Rico, Guadeloupe, Martinique et Guyane, que le public visionne.

Et puisque les films sont le reflet de notre société et des préoccupations de nos contemporains, tolérance, religion et préservation de l’environnement sont des thèmes fréquents cette année. Avec ses projections suivies de débats ou de rencontres avec réalisateurs et professionnels, le FEMI veut décoder un cinéma peu commun, faire découvrir la critique de cinéma, l’écriture de scénario, la direction d’acteurs.

Nous désirons toucher tous les Guadeloupéens, pas uniquement les grands cinéphiles, et démontrer que le cinéma d’auteur, ni triste ni compliqué à regarder, est passionnant. En 2014, le Ciné-théâtre du Lamentin a totalisé plus de 10 000 spectateurs !

Nos principaux partenaires : Région Guadeloupe, Direction des affaires culturelles, ministère des Outre-Mer, Air Caraïbes, BNP, Orange, EDF…

Le programme 2015 reflète une volonté de démocratiser le cinéma, de le faire entrer là où on ne l’attend pas ? 

C’est son ambition. Le programme d’éducation à l’image FEMI Jeunesse propose aux scolaires, de la maternelle au lycée, projections de films et ateliers de découverte des métiers du cinéma, en collaboration avec le rectorat et l’École de la Deuxième Chance, animés par des professionnels locaux.

Les jeunes réalisent un court-métrage pendant la semaine. L’occasion de susciter des vocations, d’ouvrir leur horizon.

Avec “FEMI dans les murs”, nous allons à la rencontre de la population carcérale, avec au programme, cette année, des ateliers sur la critique de film. La compétition va aussi en prison, où un jury composé de détenus et de personnel d’encadrement décernera un prix FEMI dans les murs.

Comment se déroule le festival ?

Des projetions ont lieu dans 4 salles (Ciné-théâtre du Lamentin, cinéma Rex à Pointe-à-Pitre, salle Robert Loyson au Moule, médiathèque du Lamentin). Tarifs de 4 à 6 euros, pass 5 films à 25 euros. Pour être présent sur toute la Guadeloupe, des projections gratuites sont prévues dans 9 communes partenaires : Gosier, Sainte-Anne, Trois-Rivières, Gourbeyre, Port-Louis, les Abymes, Morne-à-l’Eau, Deshaies, Saint-François.

Une très belle programmation, d’une qualité impressionnante, attend un public que j’espère encore plus nombreux. En avant-première caribéenne, venez découvrir des perles telles que L’été des poissons volants de Marcela Said, Mother of George d’Andrew Dosunmu ou encore Selma d’Ava Duvernay.